Vos TÉMOIGNAGES
Les témoignages que nous relayons ici reflètent la diversité des situations que les mères séparées vivent parfois très douloureusement, quand elles révèlent des dysfonctionnements qui font qu'un parent perde la garde de son (ses) enfant(s) sans avoir démérité dans son rôle parental.
Ces témoignages sont édités avec l'autorisation de leurs auteur(e)s et sont évoqués ici sous leur responsabilité.
Il nous semble important de souligner qu'il est essentiel que les deux parents tiennent compte des réels besoins et sentiments des enfants, pour faciliter le vécu de ces situations complexes.
En saisissant votre témoignage ici vous acceptez qu'il soit publié. Pour autant nous nous réservons le droit de ne pas le publier ou de le modifier afin qu'il ne soit pas nominatif.
Témoignage de Marine, maman de L. 11 ans (porteur d'autiste) et d'I. 2 ans et 8 mois.
Mon fils aîné est porteur d'autisme. J'ai obtenu son diagnostic lorsqu'il avait 5 ans. Depuis il a une très bonne prise en charge et est scolarisé en milieu ordinaire accompagné d'une Auxiliaire Vie Scolaire.
I est mon second fils. Il est né 8 ans après L.
Il est né parce que j'avais repris confiance en l'avenir: L ayant une prise en charge satisfaisante, il progressait bien. Je pouvais être tranquille et c'est dans cette période de sérénité que j'ai pu rencontrer le père de mon 2ème enfant.
Pourtant très rapidement après la naissance de I. son père et moi, nous nous sommes séparés.
Le père d'I. a demandé une résidence alternée et je m'y opposais car I. n'avait que 6 mois à l'époque et n'était même pas sevré !
De plus, dans notre situation (je suis en congé parental, le père travaille à 65 km de son domicile) ça me semblait complètement absurde.
D'autant plus qu'I. voyait son père 2 à 4 fois/semaine selon les semaines. Nous n'étions pas dans le schéma du week end sur deux.
J'ai eu la naïveté de me penser à l'abri des incompétents et des ignorants concernant l'autisme puisque Léonard avait maintenant une prise en charge avec des personnes connaissant l'autisme, mais non !
Je n'ai pas pensé que l'autisme de mon ainé pouvait me porter préjudice.
Le père d'I. a saisi le Juge aux Affaires Familiales du TGI afin d'obtenir une résidence alternée. Pour statuer sur le bien fondé de sa requête une expertise médico-psychologique a été ordonnée.
Voilà ce qu'une psychologue experte des tribunaux a écrit dans son expertise :
"L'autisme de L semble un point extrêmement sensible; en effet, dans une attitude très défendue, Mme H n'explique cette pathologie que dans sa dimension neurologique et génétique. Or, l'état actuel de la science n'exclut pas, dans la survenue de l'autisme, un trouble de la relation mère enfant. Nous ne sommes pas en mesure de poser la moindre hypothèse sur l'étiologie de cette pathologie pour L, mais nous avons noté la véhémence, voire l'animosité, de Mme H envers toute position théorique divergente de la sienne. Elle ne peut envisager le moindre questionnement sur son fonctionnement psychique et autour des liens instaurés avec son fils. Nous devons reconnaître ses bonnes dispositions maternelles mais elle est peut être trop exclusive en tant que mère.
Bien entendu, ce point n'est pas au centre de notre intervention, mais il nous a semblé révélateur du fonctionnement de Mme H. Ainsi, à la suite de ce positionnement, s'est organisé un ensemble de comportements et d'intervention très actives voire militantes pour que L soit suivi par des organisations spécialisées et qu'il reste scolarisé dans les établissements de secteur.
Nous voyons une analogie dans la façon dont Mme H appréhende la maladie de son fils et la façon dont elle conçoit la paternité ... "
"Il (le père d'I) n'ose formuler ouvertement les angoisses qui le préoccupent: comment vont s'instaurer les liens mère enfant pour son propre fils et y a t-il des risques pour qu'il (I) développe une pathologie et des troubles du comportement tels ceux de son frère ?"
" Bien évidemment, nous ne risquerons pas à des hypothèses étiologiques quant à la pathologie spécifique de L, mais il nous semble important de tenir compte des inquiétudes et des angoisses de Mr A (le père d'I), formulées à demi-mot, sur le développement psychologique de son fils."
Mon fils aîné est autiste alors je suis vue comme une mère pathogène, potentiellement dangereuse pour ses enfants !
La résidence alternée d'I a été statuée par le JAF qui a suivi les préconisations de la psychologue! I, vit en résidence alternée depuis ses 17 mois.
Bien évidemment, le père d'I connaissait les divergences de « points de vue » sur l'autisme et même si lui était en analyse lorsque je l'ai connu, il était plutôt « au clair » avec l'autisme puisqu'il voulait même qu'on fasse des examens lorsque j'étais enceinte tellement il craignait un problème génétique de mon côté !
I vit en résidence alternée depuis décembre 2011. Son père et moi ne nous parlons pratiquement pas.
« Mes » vendredis, la « passation » a lieu sur le trottoir devant l'immeuble de son père (je n'ai même pas le code de l'immeuble pour attendre dans le hall). « Ses » vendredis, la « passation » a lieu à la halte-garderie.
J'ai fait appel du jugement, j'ai perdu l'appel.
Témoignage de Sylvie
Une mère est en grève de la faim depuis plus d'un mois…. dans l'espoir de pouvoir rencontrer le procureur de la République ou d'un appel rapide sur un décision qui lui enlève la garde de son fils... oct 2012
Son récit:
En 2001, son compagnon décide de la quitter ainsi que ses trois enfants (7, 4 et 3 ans). Il use très rapidement de menaces, violences physiques et morales.
En janvier 2002, le Tribunal de Grande Instance fixe la résidence des enfants chez la mère. La pension alimentaire est fixée sans rétroactivité.
Depuis 2002, le père réclame la résidence des enfants, au motif que la mère serait instable, qu'elle travaillerait beaucoup et qu'elle vivrait seule … Depuis dix ans, elle doit se justifier sur son absence de folie.
En 2004, quand l'entreprise du père fait faillite en 2004 et en profite pour obtenir une baisse de pension alimentaire avec rétroactivité.
En 2005, suite à un problème de surpoids des enfants le père utilise un courrier polémique. La Cour d'Appel ordonne une enquête sociale. Pendant ce temps, la mère assume le suivi de ses enfants par une diététicienne libérale pendant deux ans.
En 2008, une institutrice raconte à l'enquêteur social que son cadet (9 ans) aurait tenté de se suicider lors d'une sortie scolaire ; or le directeur du centre atteste pourtant qu' »aucun incident susceptible d'être signalé » ne s'est déroulé. Dans son rapport l'enquêteur social affirme 1) que la mère est dans le déni et qu'elle n'apporte pas de soins à ses enfants. Or, dès la rentrée son fils est suivi par une psychologue libérale pendant deux ans.
Le 2 juin 2009, la Cour d'Appel de Metz déboute le père de ses prétentions.
En septembre 2010, son fils, alors âgé de 12 ans, est confronté à des problèmes de violences scolaires et extra-scolaires. La mère alerte immédiatement la direction du collège, demande un rendez-vous avec le médecin scolaire et donne les noms des agresseurs. Au lieu de protéger l'enfant, l'équipe éducative la menace d'un signalement auprès des services sociaux. Son fils angoisse de plus en plus, jusqu'au jour où il transporte, sans l'utiliser, une arme offerte par son père à son frère. Il est exclu du collège.
Le père, lui, nie l'existence des violences, accuse la mère de laxisme et se propose d'avoir la garde de son fils. Il nie tout autant les deux fois où son fils s'est fait agressé à domicile. Pourtant la gendarmerie est intervenue.
Après l'exclusion, la mère inscrit son fils dans le privé, organise des cours à domicile, fait suivre l'enfant par le médecin, puis par un pédopsychiatre et demande l'aide des services sociaux. Le père, lui, conteste l'inscription de son fils dans le privé et dépose une requête pour « enfant en danger » devant le Tribunal pour enfants. Une mesure d'investigation éducative a été ordonnée.
Pendant ce temps, l'enfant est scolarisé et passe en 4ème, sans redoublement. En 4ème, la classe fait le chahut. Punitions, conseils de discipline et d'éducations, les remarques et les colles sont légions. Pierre n'est qu'un élève parmi les autres.
Les travailleurs sociaux font face à deux vérités d'une même réalité, et choisissent celle du père et écrit que que la mère est une folle paranoïaque qui vit dans une tour d'ivoire et qui imagine la violence autour de ses enfants.
Le 9 décembre 2011, le Tribunal pour enfants ordonne une AEMO renforcée, le placement en internat et un suivi psychologique ou psychiatrique pour mon fils. Le jugement est notifié en mars 2012. Un appel est formé.
Fin décembre 2011, des jeunes filles accuse l'enfant d'attouchements sexuels. Elles ont menti. En avril 2012, des gamins jouent avec le carnet de correspondance de mon fils, nouveau conseil de discipline. L'appel est débouté au prétexte du déni et de ces deux nouveaux problèmes.
L'AEMO (une mesure d'investigation au domicile du ou des parents) est mise en place et confiée au DISMO / Sauvegarde 72. Cet organisme ne note pas de problème particulier au domicile maternel et émet des réserves sur le père.
Le jeune passe en 3ème générale et est inscrit dans un établissement privé de centre-ville reconnu. Il a la moyenne. Il n'était jamais absent, jamais en retard.
Pourtant, le 29/08/2012, le Tribunal pour enfants, par sa décision, décide de transférer la résidence chez le père pour un an. Contre l'avis du fils (14 ans) qui veut rester chez sa mère, du DISMO et du père qui ne veut l'enfant que pour deux à trois mois …
Une mère qui a TOUJOURS fait tout ce qu'il fallait faire pour la santé et l'éducation de ses enfants vient d'être condamnée. Son fils aîné a eu son brevet avec mention bien, son bac S avec mention AB, sa fille a eu son brevet avec mention Bien et est en 1ère S et son dernier n'a jamais redoublé et est en 3ème générale.
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